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Une Québécoise à Liège
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Quand le douanier a mis son tampon de Bruxelles National sur mon passeport canadien la première fois le
4 avril 2001, j'étais loin de penser à quel point je subirais un choc culturel tant sur le point
social, architectural, gastronomique que politique et qui plus est, météorologique …
Le temps était frisquet, il neigeait comme tous les mois d'Avril : une neige mouillante mélangée
à de la pluie glaciale, le taxi menaient mon fiancé (d'origine liégeoise) et moi à
l'aéroport de Dorval avec mon nouveau passeport et nos billets d'avion pour voyager à l'économie
à bord de la Sabena. Après nous être confortablement assis dans nos sièges respectifs,
le steward nous demanda nos désirs de rafraîchissements. N'étant pas amateur de boissons pétillantes
je lui ai dit : " Avez-vous autre chose que de la liqueur ? " Stupéfait, il m'offre un coca. Mon
fiancé se ravisa et m'expliqua ensuite qu'ici, la liqueur était le terme pour une boisson alcoolisée
et non pour du Coke, Pepsi ou Sprite, ce qui est le cas pour nous, les Canadiens français.
L'avion arriva à Bruxelles National, je savais théoriquement que Liège était une
ville millénaire...
Millénaire… c'est un bien grand mot pour mes oreilles quand ma province à moi n'a que 5 siècles
et que les architectures sont considérées comme anciennes quand elles ont 100 ans ! Arrivée
à Liège, mes yeux de québécoise et de photographe ont tombés des nues quand
ils ont été rivés sur les splendeurs architecturales ! Les pavés, la cathédrale,
les basiliques, les vieilles églises romanes…la Meuse.. Et pour quelqu'un qui vivait près du Fleuve
St-Laurent, jamais je n'avais ressentis autant de paix intérieure qu'en regardant la Meuse… le soleil miroitant
sur les flots, les chalutiers passant, les pigeons y volants… mais nous avons aussi notre part de volatiles si
ce n'est entre autre des geais bleus l'hiver et des mouettes l'été !
Un beau matin, mon fiancé décida de me faire visiter Liège. Je ne pus que sourire de façon
béate tout le long de la balade en ayant devant moi tant de beautés historiques ! Entre autre, la
cathédrale St-Paul de Liège.
Cette construction gothique m'a figée ! " J'imagine que vous, les Liégeois ne la voyez plus
? " lui demandais-je ? " Malheureusement non, nous en sommes habitués ! ".
Sur le pas, nous décidâmes de nous arrêter à une terrasse dans le Carré et
nous commandâmes un café.
N'est-il pas une surprise de connaître enfin les expresso de votre patrie. Etant amateur de café,
jamais je ne boirai avec autant de délicatesse un café de chez moi. En effet, dans les restaurants
ou cafés nord-américains, c'est par défaut, du café fait dans un percolateur. Bref,
du jus de chaussette ! Et il ne va pas sans dire que les nord-américains qui commandent un expresso sont
vu comme des gens raffinés et connaisseurs !
Finalement, je pris le menu pour visualiser la gastronomie. Il est étonnant de voir que je ne m'y reconnaissant
plus ! En effet, j'avais l'habitude de voir " Poutine, Galvaude, Pizza, Poulet, Combos, Déjeuner complet
comprenant deux œufs-bacon-saucisses-jambon-fèves aux lards-fruits-toasts pains ménage, café
(le jus de chaussette en question) et jus d'orange " prix : 7,50 dollars. Que j'eus devant moi, " boulet
à la liégeoise, moule-fritte, pâtes carbonara et bolognaise…. " et de la bière,
de la bière et de la bière ! Même que le jour de mon anniversaire, on a voulu faire mon baptême
de cette ressource liégeoise ! Ouf ! C'est loin de la Maudite faite par les brasseurs Unibroue et propriété
du chanteur québécois Robert Charlebois !
Toujours est-il que c'était bien loin de la gastronomie folklorique dont mes papilles gustatives se sont
délectées depuis ma tendre enfance ! Ragoût de boulettes (grande ressemblance avec les boulets),
de la tourtière (pâté à la viande, un genre de tarte farcie), des pains bourrés
(genre de petit pain avec une farce à la viande) et du ragoût de pattes de cochons (ça, mes
convictions ne me permettent de décrire ce met).
Martine Lang.
"J'ai également été surprise par les comportements
sociaux...la suite..."
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