Il y a une dizaine d'années, j'ai reçu un photographe, recommandé par
le mayeur d'Outremeuse, Jean-Denis Boussart, qui souhaitait me prendre en photo. Il me voulait déguisé
en sorcier. Comme accessoire, il avait apporté un chapeau de macrale et souhaitait de la fumée pour
ajouter quelque chose de mystérieux à sa prise de vue. "Ce serait parfait avec de la fumée",
dit-il, "Vous auriez l'air de faire une incantation".
Pour le décor, il souhaita faire son cliché à l'intérieur de l'un de mes baraquements.
Je pris donc de quoi faire des fumigènes, le photographe s'apprêta, je mis le chapeau et j'allumai
les fumigènes.
Puis aussi invraisemblable
que cela paraisse, avec la même précision que lorsque j'avais tourné la clé lors ma
mésaventure de jeunesse (ndlr: dans l'anecdote précédente), juste au moment où le photographe
déclencha, une flammèche s'envola, la poudre s'enflamma et je fus instantanément brûlé
au visage.
Sur la photo, on ne voit rien et les lecteurs du journal de l'époque n'ont jamais su qu'une seconde après
cette prise de vue, j'avais le visage affreusement brûlé. Mais tout cela se termina bien et 3 jours
après, comme par miracle, grâce aux pansements et aux pommades, presque toutes les séquelles
avaient disparu.
CybLg: Et en pratique, vous continuez à fabriquer vos
artifices vous-même ?
Voet: Non,
la réglementation ne me le permet plus. Les exigences quant aux locaux sont trop draconiennes.
De plus, maintenant, fabriquer revient plus cher que d'acheter des produits importés de Chine.
CybLg: Et
vos clients, qui sont-ils ?
Voet: Un
peu de tout. En fait, c'est la période de fin d'année qui est la plus importante. Mais la saison
d'été est aussi bien remplie, elle débute fin mai pour se terminer fin septembre.
Un feu commence à 370 euros pour se terminer à 5.000 euros. |