L'interview ... (fait le 2octobre 1999)

CyberLiège : Comment cette aventure a-t-elle commencé ?
Catherine Van de Winckel : J'étais à l'Université en Histoire et, arrivée en première licence, je me suis dit que je ne voulais pas devenir "prof". J'avais toujours eu envie de devenir artiste. Et un beau jour, j'ai décidé d'arrêter mes études et de me lancer.

CyberLiège
: Vous aviez déjà des bases dans le domaine de la peinture ?
Catherine Van de Winckel : Non, j'avais suivi quelques cours sans plus...

CyberLiège
: Comment votre entourage a-t-il réagi vis-à-vis de ce qui était à ce moment un fameux pari ?
Catherine Van de Winckel : Mes parents ont été choqués, ils espéraient que je fasse des études mais néanmoins, dès le départ, il m'ont toujours soutenue et encouragée.

CyberLiège
: Est-il difficile de se faire connaître ?
Catherine Van de Winckel : Oui, car il faut porter les deux casquettes, celle d'artiste et celle de commerciale. Or moi, je suis artiste et pas du tout commerciale.

CyberLiège
: Quand avez-vous senti venir les premiers succès ?
Catherine Van de Winckel : Les premières années, j'ai peaufiné mon style. Puis il y a trois ans, j'ai fait une exposition seule où j'ai remarqué que les gens réagissaient de manière positive et étaient touchés par ce que je faisais.

CyberLiège
: Et cela faisait combien de temps que vous vous étiez lancée dans cette aventure ?
Catherine Van de Winckel : J'avais commencé il y a cinq à six ans...

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: Le fait d'être présente dans le monde de l'édition au Japon et aux Etats-Unis, vous a-t-il apporté des contacts intéressants avec ces pays ?
Catherine Van de Winckel : Pas de contact direct mais des négociations avec des agents potentiels.

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: Les SITTINGZOO occupent un peu une place à part dans vos œuvres. Comment vous est venue l'idée de ces sièges en forme d'animaux ?
Catherine Van de Winckel : C'est vraiment le hasard. Un jour, je devais faire des masques pour le carnaval. Je ne connaissais pas la technique du papier mâché. J'ai potassé des bouquins dans une ludothèque et je me suis dit pourquoi ne pas faire des meubles ! Je suis rentrée chez moi, il y avait une chaise et j'ai commencé...

CyberLiège : Vos réalisations attirent aussi bien les enfants que les adultes. Parmi ces derniers, quelles sont les réactions habituelles ?
Catherine Van de Winckel : Les adultes ? Les adultes, cela touche leur enfant intérieur. La première réaction, ils trouvent cela chouette. Ils disent que cela est bien pour les enfants mais en fait, c'est eux que cela touche. Ils y en a beaucoup qui m'achètent des œuvres pour mettre dans la chambre d'enfants mais cela finit dans la leur. Comme on a tous en soi des souvenirs de l'Île aux enfants... je fais un peu appel à ce genre de sentiments.

CyberLiège : Avant le "papier mâché", je crois que vous avez essayé d'autres matières pour réaliser ces sièges ?
Catherine Van de Winckel : J'avais travaillé du polyester. Cela ne me tente pas parce que ce n'est pas écologique. J'ai aussi essayé le plâtre mais cela ne m'a pas convaincue.

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: Nous avons vu en plus des SITTINGZOO, des horloges, des trophées de chasse, avez-vous d'autres idées pour d'autres "objets décoratifs" ?
Catherine Van de Winckel : J'aimerais bien diversifier la gamme des horloges. Faire carrément des pendules, des choses plus grandes à poser sur le sol. J'ai aussi d'autres projets, mais on verra...

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: Votre production est très variée, vous arrive-t-il de travailler à la demande ?
Catherine Van de Winckel : Oui, pour réaliser des fresques murales, des peintures sur meubles ou simplement des toiles selon les couleurs que les gens souhaitent.

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: Comment regardez-vous vos premières œuvres ?
Catherine Van de Winckel :: Avec bienveillance,(sourire) franchement j'en suis fier. Bon, quand je les vois, je me dis que j'ai vachement évolué depuis. Mais d'un autre côté, quand j'ai commencé à peindre des chats carrés, j'étais tellement accrochée à mon rêve et persuadée que j'allais révolutionner le monde. Je me prenais un peu la tête, puis cela m'a servi de moteur. Je ne regrette rien.

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: Avez-vous des périodes où vous privilégiez une technique plutôt qu'une autre, par exemple la peinture au détriment de la sculpture etc..
Catherine Van de Winckel : L'essentiel de mon travail, cela reste la peinture. C'est vraiment ce qui passe en premier, mais régulièrement, j'ai besoin de toucher et de travailler avec mes mains et je passe en trois dimensions.

CyberLiège : Et l'avenir, des projets, des nouveautés ?
Catherine Van de Winckel : Oui, j'aimerais bien trouver un agent qui s'occuperait du côté commercial de mon travail. Et m'orienter davantage vers le design, c'est à dire créer du linge de maison, de la vaisselle, des jeux... Faire des dessins d'objets que d'autres réaliseraient. Mêler plus de gens à mes projets. Je travaille souvent toute seule. La solitude, je la connais depuis six ans, j'ai envie maintenant de travailler avec d'autres personnes sur des projets communs.

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: Et dans l'immédiat, je suppose qu'il y a des expositions en préparation ?
Catherine Van de Winckel : J'ai une expo prévue les 27 et 28 novembre, c'est le week-end d'Artisans d'Art. J'ouvre les portes de mon atelier. C'est l'occasion de montrer aux gens comment on travaille, comment on fonctionne, comment on fabrique telle ou telle chose....

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: Et ce n'est pas difficile de recevoir le public chez soi ? Aussi bien dans votre atelier que dans la partie privée de votre habitation ?
Catherine Van de Winckel : Au début, c'est très stressant, c'est très violent cette intrusion. Mais c'est les premiers moments. Après, je remarque que les gens se sentent bien chez moi, ils y en a qui passent la soirée et cela franchement me fait plaisir...

Pour rencontrer l'artiste, l'atelier est ouvert tous les jours sur rendez-vous.
Catherine Van de Winckel : ++ 32 (0)4 264 25 49