E.Werner : Est-ce le succès de votre fils qui vous a fait revenir sur
scène ?
Louis Chedid : Non, je ne pense pas ! Si j'ai été silencieux,
c'est parce qu'il faut beaucoup de temps pour composer et puis enregistrer un disque. Le dernier cd est sorti en
avril 2001 et je suis toujours en tournée.
E.W. : Quel est le rapport disque/scène ?
L.C. : La scène est pour moi une récompense. Sur les cds, il
reste toujours des petits problèmes lorsqu'on les réécoute. Les imperfections sur scène
sont moins dramatiques et puis, on a le contact avec le public en plus. Je suis entouré de bons musiciens
avec lesquels j'ai un bon feeling. Ce sont en quelque sorte des copains. Sur scène, une magie s'opère
avec le public.
E.W. : Toujours autant de plaisir à chanter vos succès ?
L.C. : Oui, beaucoup de plaisir ! Je n'ai jamais compris les artistes qui n'ont
qu'un tube dans leur vie... C'est un truc de fou !
J'ai la chance d'avoir certaines chansons qui traversent les époques. Ce sont pour moi des cadeaux que l'on
m'a fait.
E.W. : Pourquoi n'avez-vous enregistré qu'un album "live"
?
L.C. : Le seul album "live" que j'ai fait, c'était à
Bobino (Paris).
Je trouve que dans les sociétés dans lesquelles on vit, il est mieux d'avoir des moments uniques
avec le public.
E.W. : Un nouvel album bientôt ?
L.C. : Je suis en train de faire un album guitares/voix complètement
dépouillé où il va y avoir toutes les chansons de ma carrière que l'on trouve difficilement
ou plus du tout. J'ai envie de les faire différemment, juste guitares et voix.
E.W. : Quelle est l'interaction entre vous et votre fils ?
L.C. : C'est une interaction de père à fils qui date d'il y a
longtemps ! J'admire ce qu'il fait, ce qu'il est et la façon dont il travaille, son sérieux. Je suis
impressionné.
E.W. : Quels sont vos goûts musicaux ?
L.C. : Je suis très éclectique ! J'aime Brassens, les Beatles,
Trenet, Mathieu évidemment et Miro que j'ai vu cet après-midi au parc des 7 heures. La musique doit
me toucher, c'est tout ! Par contre, je n'aime pas du tout le free jazz !
E.W. : Comment concevez-vous vos clips vidéos ?
L.C. : Cela dépend. Les clips, c'est très dangereux ! Normalement
une chanson n'a pas besoin d'image. Pour "ma soeur Anne", je n'ai jamais trouvé l'idée
et c'est Michel Berger qui m'a un jour parlé du scénario. J'ai trouvé ça formidable
mais pendant 10 ans, il n'y a pas eu de clip de cette chanson. Souvent, je demande à 2, 3 personnes de plancher
sur le scénario. C'est difficile d'avoir soi-même de bonnes idées de clips sur un truc qu'on
a fait.
E.WERNER
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